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Photo du rédacteurAnne-Camille Deplante

Traversée de la Route de la Soie : le Tadjikistan


Relief montagneux tadjik

Ce mois-ci nous partons à la découverte du Tadjikistan, un petit joyau niché au cœur de l’Asie Centrale. Malgré ses montagnes, la Route de la Soie s'est frayée un chemin et y a laissé dans son sillage une culture aussi diverse que riche.


Pour mieux comprendre ce qu’est la Route de la Soie, c’est ici.


Une étape incontournable de la route de la Soie


Carte de la Route de la Soie
Carte de la Route de la Soie




Contrairement à ce que l'on pourrait croire, la topographie montagneuse du Tadjikistan n’a pas été un obstacle au développement de la Route de la Soie. En effet, les routes montagneuses, en dépit de leur défi topographique, offraient une sécurité accrue aux caravanes, traversant des vallées bordées de crêtes montagneuses qui agissaient comme une protection fiable contre les attaques de brigands.


De ce fait, plusieurs axes cruciaux de la Route de la Soie ont traversé le Tadjikistan, témoignant de son rôle protagoniste dans les échanges commerciaux et culturels de l'Antiquité et du Moyen-Âge.

Parmi eux, l’ancienne route Soghd qui reliait Samarkand à Kokand, deux escales ouzbeks incontournables de la Route de la Soie. Elle passait par des points stratégiques tels que Pendjikent et s'étendait ensuite vers la vallée de Fergana, qui couvre l’est de l’Ouzbékistan, le sud du Kirghizistan et le nord du Tadjikistan, en passant par des villes clefs telles que Varz, Khoudjand, Konibodom, et Isfara.


Une autre voie, parfois désignée sous le nom de « Karotegin », établissait une liaison entre Termez (Ouzbékistan) et Kachgar (Chine), traversant des régions telles que Hissar et la capitale tadjik, Douchanbé.


La route de Khatlon quant à elle se détachait de Karotegin vers le sud, reliant Douchanbé à Balkh (Afghanistan), marquant la limite méridionale de la Route de la Soie.

L'itinéraire connu sous le nom de « Pamir » partait de Balkh (Afghanistan) et passait par Khorog, se divisant ensuite en d'autres trajets.


En plus de la capitale Douchanbé, les villes tadjikes de Pendjikent, Ura-Tybe et Khoudjand étaient jadis de véritables pôles culturels et commerciaux reconnus pour leur artisanat artisanal raffiné.



Douchanbé



Statue de Ismael Samani
Statue de Ismael Samani

La capitale actuelle du Tadjikistan, Douchanbé, qui signifie littéralement "lundi" en persan, était à l'origine un petit marché qui au fil des siècles a évolué pour devenir un centre urbain incontournable sur la Route de la Soie, situé de manière stratégique entre les routes du nord et du sud qui traversent le Tadjikistan. Les marchands s’y rendaient pour échanger des épices, des soieries, des pierres précieuses et divers produits exotiques. 

L'architecture de Douchanbé porte des traces des influences perse, turque et russe, témoignant des multiples vagues d'influences culturelles qui ont traversé la ville au fil des siècles. Des monuments historiques, tels que le Palais du Parlement et la statue du fondateur du Tadjikistan, Ismail Samani, reflètent cette riche histoire.




Pendjikent



Site archéologique de l'ancienne ville de Pendjikent
Site archéologique de l'ancienne ville de Pendjikent

Impossible de passer à côté de Pendjikent, la plus ancienne cité du Tadjikistan du haut de ses 5 500 ans. Nichée dans la vallée pittoresque de la rivière Zeravshan, à proximité de Samarkand, cette terre bénie par la beauté et la fertilité a donné naissance à de modestes colonies qui, avec le temps, ont évolué pour former une cité prospère entre les Ve et VIIIe siècles.


Pendjikent s'est épanouie comme l'un des centres culturels et artisanaux les plus significatifs de la région de Soghd. On la surnomme même la "Pompée d'Asie centrale", témoignant de son importance dans le paysage culturel et commercial de l'époque. Le joyau de cette civilisation florissante était le palais du gouverneur, entouré de temples majestueux, de marchés animés, et de riches demeures de citoyens ornées de sculptures en bois et en argile représentant des divinités anciennes.


Ura-Tyube (Istaravchan)



Fort de Mug Tepe
Fort de Mug Tepe

Située au nord du Tadjikistan, aux pieds de la crête du Turkestan, Ura-Tyube (trou « ura », colline « tepe ») fut fondée au VIe siècle avant notre ère par Cyrus, le roi achéménide, elle portait alors le nom de “Cyropolis” ou “Kuruchkada”. Lors de la conquête de l'Asie centrale par Alexandre le Grand au IVe siècle avant notre ère, Kourouchkada était déjà une grande cité solidement fortifiée mais les Grecs parvinrent à s’y introduire, conduisant à la destruction de la ville sur ordre d'Alexandre le Grand.



Khujand



Mausolée du Cheik Muslihiddin
Mausolée du Cheik Muslihiddin

Nichée au cœur de la vallée pittoresque du Syr-Daria, cette cité millénaire est évoquée pour la première fois dans les écrits d'Aristote. Au fil des siècles, elle s’est vue renaître de ses cendres plusieurs fois, au fil des évasions. 


Positionnée stratégiquement au carrefour de routes commerciales majeures entre l'Orient et l'Occident, Khujand a émergé comme l'un des principaux pôles économiques et culturels d'Asie centrale depuis des temps immémoriaux, devenant un centre névralgique de la Route de la Soie. Les produits soyeux et les bijoux façonnés par les artisans de Khujand étaient célèbres non seulement en Orient, mais également au-delà. D’ailleurs, les noms des quartiers de la ville, tels que Zargaron (joailliers), Pilakashon (soyeux), Sangburon (maçons), témoignent de la prépondérance de ces métiers au sein de la ville.


Encore aujourd’hui, Khujand attire de nombreux visiteurs friands de ses sites emblématiques tels le mausolée du cheikh Muslekheddin, ses mosquées et minarets qui datent du XVème au XVIIIème siècle.




Malgré sa taille et son relief montagneux, le Tadjikistan avec ses nombreux sites historiques, ses caravansérails et ses vestiges archéologiques est une escale incontournable de la Route de la Soie qui a contribué à sa grandeur commerciale et culturelle.



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