top of page

Sur les traces du motif Boteh Jegheh

Dernière mise à jour : 16 avr. 2021


Le Boteh Jegheh ou motif Paisley

Le “Boteh Jegheh”, aussi connu sous le nom de “motif paisley” ou “motif cachemire”, est un motif floral en forme d’amande très populaire depuis les années 60 et sa mode psychédélique. Nous avons beau le retrouver sur de nombreuses étoffes, peu d’entre nous en connaissent l’origine ni même sa signification. Pourtant, le Boteh Jegheh possède une symbolique forte : ce motif dont le nom signifie “arbuste” en persan orne les turbans des shahs safavides depuis le règne du Shah Abbas Ier le Grand. Tout au long de l’ère Safavide, les souverains s’illustrent avec des turbans ornés de somptueux boteh jegheh en diamants et en émeraudes.



Des origines controversées


Cependant, les origines du Boteh Jegheh ont fait l’objet de nombreuses spéculations. Des auteurs ont théorisé qu'il est originaire de l'ancienne Babylone, remontant peut-être à 1700 avant JC où il représentait l’arbre de vie. D’autres suggèrent qu'il est dérivé d'un symbole zoroastrien du feu. Certains l'ont aussi lié au cyprès qui est le symbole zoroastrien de l'éternité et de la vie. Plus encore, on prétend que le motif floral provient de la dynastie sassanide (200-650 après JC), le dernier empire perse avant la montée de l'islam. La forme particulière du boteh jegheh émanait de l'impact de l'invasion arabe, qui se reflète à travers un arbre en train de se courber, symbolisant le chagrin de la nation.


Motifs Boteh Jegheh sur les colonnes de la Mosquée de Noh Gumbad (IXème siècle)

Toutefois, les recherches archéologiques montrent que le fameux motif n’existe dans aucun temple du feu zoroastrien… En revanche, il a été retrouvé sur les colonnes de l’une des plus anciennes mosquées du monde islamique, la mosquée de Noh Gumbad, au sud-ouest de la ville de Balkh, en Afghanistan, construite dans la première moitié du IXème siècle.



L’épopée du Boteh : de la Perse à l’Écosse


Traditionnellement, le motif Boteh Jegheh était utilisé dans la conception d'un tissu iranien tissé à la main de haute qualité à base de soie et de laine, appelé Termeh. Ce dernier était utilisé dans les costumes de hauts fonctionnaires et de courtisans appelés Khalaat. Il orne également des tapis, des rideaux, des bijoux, des peintures, des vêtements, et certaines œuvres d'art.



La Route de la Soie amène le Boteh Jegheh en Inde

Dès les années 1500, le Boteh Jegheh emprunte la Route de la Soie et se retrouve vite adopté par le reste de l’Asie et tout particulièrement par la péninsule indienne. En Inde, on le tisse sur les laines des chèvres du Cachemire, c’est ainsi que le motif Boteh Jegheh devient le "motif cachemire". Au XVIIe siècle, la Compagnie des Indes l’exporte en Europe où, symbole d'exotisme, de luxe et de rareté, on se l’arrache dans les cours européennes. Le motif cachemire devient si populaire en Europe que la production des pays orientaux peine à l’approvisionner, les manufactures occidentales reprennent alors la confection de ce motif. Parmi elles, les manufactures de Norwich en Angleterre et de Paisley en Écosse, la plus connue.


À l’aube du XIXème siècle, les tisserands de la ville de Paisley sont devenus les leaders de la production de châles à motif cachemire. Après s’être fait nommé “motif cachemire”, le Boteh Jegheh devient alors le “motif paisley”.



Du Swinging London à un intemporel de la mode contemporaine



Le Boteh Jegheh au temps des Sixties

Dans les années 1870, le Boteh Jegheh perd de sa popularité en raison de la taille immense des châles et de la réduction de la taille des jupes pour les soutenir. C’est un siècle plus tard, qu’il est remis au goût du jour avec les hippies de la période Summer of Love de 1967, inspirés par la culture et la spiritualité indienne. Le motif cachemire est alors associé au style psychédélique caractéristique des sixties.


Aujourd’hui, le Boteh Jegheh reste populaire et on le retrouve sur les pièces de nombreux couturiers de renom tels que Stella McCarteney et Jill Sander. Il est aussi le motif emblématique des bandanas en coton imprimé.



Chez Paris-Perse, nous mettons à l’honneur le motif Boteh Jegheh à travers nos créations artisanales:





786 vues1 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page