Médecine traditionnelle iranienne : héritage millénaire d’Avicenne
- Tanin Mohsen
- 28 sept.
- 3 min de lecture

Découvrez l’histoire fascinante de la médecine traditionnelle iranienne (Tibb-e Sonnati), de l’Académie de Gundishapur à Avicenne. Plantes médicinales, théorie des humeurs et savoirs millénaires toujours vivants aujourd’hui.
Une histoire millénaire de la médecine en Perse
La pratique et l’étude de la médecine en Perse possèdent une histoire longue et prolifique, remontant à plus de 4000 ans. La médecine persane antique a intégré et enrichi les traditions médicales venues de Grèce, d’Égypte, d’Inde et de Chine. Cette synthèse de savoirs a servi de base à la médecine en Europe dès le XIIIᵉ siècle.
L’Académie de Gundishapur : un centre du savoir

Au IIIᵉ siècle apr. J.-C., l’Académie de Gundishapur devient un pôle majeur de recherche scientifique. Médecins grecs, indiens et persans y travaillent ensemble, traduisent des ouvrages et développent de nouvelles théories médicales.
Ces recherches ouvrent la voie à une médecine structurée, qui inspire durablement le monde antique et médiéval.
Études modernes et redécouverte scientifique
Aujourd’hui, certaines études expérimentales évaluent les remèdes décrits dans la médecine iranienne médiévale en utilisant les méthodes scientifiques actuelles. Ces travaux suggèrent que certains traitements traditionnels pourraient être revisités dans le cadre de la médecine fondée sur les preuves (evidence-based medicine).
Avicenne, le « Prince des médecins »
Dans ce contexte d’échanges intellectuels, Avicenne (Ibn Sina, 980-1037) émerge comme l’une des figures majeures. Son œuvre monumentale, le Canon de la médecine, a été étudiée dans les universités européennes jusqu’au XVIIᵉ siècle.
Héritage millénaire d’Avicenne - Les apports du Canon de la médecine
Avicenne y décrit :
le fonctionnement du corps humain,
les maladies et leurs causes,
l’usage des plantes médicinales, minéraux et régimes alimentaires.
Son approche insistait déjà sur l’importance de la prévention, de l’hygiène de vie et de l’équilibre entre corps et esprit.
La théorie des humeurs et le mezaj

La médecine traditionnelle iranienne repose sur la théorie des quatre humeurs héritée d’Hippocrate et enrichie par Avicenne :
Sang (chaud et humide)
Bile jaune (chaude et sèche)
Bile noire (froide et sèche)
Phlegme (froid et humide)
Chaque individu possède un tempérament dominant (mezaj), qui influence sa santé, son caractère et même son régime alimentaire idéal. Le rôle du médecin consistait à rétablir l’équilibre entre ces humeurs par :
la diététique,
l’usage des plantes,
les massages et ventouses,
les pratiques spirituelles.
Les plantes médicinales en Iran
L’Iran possède une biodiversité exceptionnelle avec plus de 2500 plantes médicinales utilisées dans le Tibb-e Sonnati. Parmi elles :
Safran – antidépresseur naturel, calmant, digestif,
Eau de rose de Kashan – apaisante, digestive,
Fenugrec – stimulant et régulateur du métabolisme,
Menthe – antispasmodique, rafraîchissante,
Graine de nigelle – renforcement du système immunitaire.
Une pratique toujours vivante aujourd’hui
La médecine traditionnelle iranienne est reconnue par le ministère de la Santé en Iran. Des cliniques spécialisées et des universités enseignent le Tibb-e Sonnati.Elle est aujourd’hui utilisée en complément de la médecine moderne, notamment pour :
améliorer la digestion,
renforcer l’immunité,
réduire le stress,
accompagner les maladies chroniques.
Un héritage universel et moderne
La pensée d’Avicenne et l’héritage de la médecine traditionnelle iranienne dépassent la simple pratique médicale. Ils forment une philosophie de vie basée sur l’équilibre, l’écoute du corps et la prévention.
Dans un monde en quête de solutions naturelles et holistiques, ce savoir millénaire retrouve toute sa place.

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