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Voyager au cœur des confessions d’Iran

Dernière mise à jour : il y a 2 jours

Confessions d'Iran

Entre foi, histoire et patrimoine vivant

Voyager au cœur des confessions d’Iran entre la cathédrale Vank d’Ispahan au temple du feu de Yazd, découvrez la richesse religieuse de l’Iran : églises arméniennes, temples zoroastriens, synagogues millénaires et lieux de culte cachés au détour des ruelles anciennes.


Cathédrale Vank

Un pays aux mille visages spirituels

Quand on pense à l’Iran, on imagine souvent ses mosquées aux dômes turquoise et ses versets calligraphiés. Mais derrière ces images se cache une réalité bien plus nuancée : l’Iran est une terre de croyances multiples, où cohabitent depuis des siècles différentes confessions — musulmanes, chrétiennes, juives et zoroastriennes.

C’est cette mosaïque spirituelle, souvent méconnue, que j’ai voulu explorer au fil de mes voyages, d’Ispahan à Yazd, en passant par Téhéran et le nord montagneux de l’Azerbaïdjan iranien.


Les chrétiens d’Iran : l’âme arménienne de New Julfa

À Ispahan, dans le quartier de New Julfa, fondé par le roi Shâh Abbâs Iᵉʳ au XVIIᵉ siècle, les ruelles pavées mènent à des façades discrètes qui cachent de véritables trésors. La cathédrale Vank en est l’exemple parfait : fresques bibliques, motifs persans, dômes bleus et or… un dialogue poétique entre deux civilisations.

L’Iran compte environ 600 églises chrétiennes (actives, historiques ou restaurées), dont plus de 200 arméniennes et une centaine assyriennes/chaldéennes. Certaines sont encore en usage, d’autres témoignent simplement du passage du temps, mais toutes racontent une même histoire : celle d’une foi enracinée au cœur de la Perse.



Temple Zoroastrien
Yazd et Kerman : les gardiens du feu sacré

À Yazd, au milieu du désert, brûle une flamme qui ne s’est jamais éteinte depuis plus de quinze siècles. Le temple du feu Atash Behram est le cœur vivant du zoroastrisme, la plus ancienne religion monothéiste connue, née ici même, sur ces terres perses.

Les zoroastriens, aujourd’hui environ 25 000 en Iran, continuent d’entretenir leurs temples et leurs traditions :la fête de Sadeh, célébrée chaque hiver, symbolise la victoire du feu sur l’obscurité et a été inscrite en 2023 au patrimoine immatériel de l’UNESCO.

À Kerman aussi, on trouve d’anciens lieux de prière, des tours du Silence, et quelques temples encore actifs, rappelant que la flamme sacrée reste un lien entre passé et présent.



Synagogue à Téhéran
Les juifs d’Iran : 2 000 ans d’histoire

À Téhéran, la synagogue Yousef-Abad accueille encore chaque semaine les fidèles d’une communauté discrète mais ancienne de plus de 9 000 personnes.

La présence juive en Iran remonte à l’exil de Babylone. Des synagogues historiques existent encore à Shiraz et à Ispahan, témoignant d’une cohabitation millénaire et souvent pacifique.


Les musulmans sunnites et autres confessions

Loin d’être homogène, l’islam iranien lui-même se décline : environ 5 à 10 % des Iraniens sont sunnites, notamment dans les provinces du Kurdistan, du Baloutchistan, du Golestan et du Khuzestan. À leurs côtés, vivent aussi des soufis, des Yarsan, des Sabéens-mandéens ou encore des bahá’ís, tous porteurs de traditions spirituelles parfois très anciennes.



Carte des confessions et lieux de culte en Iran

Carte des confessions

Cette carte permet de visualiser la répartition des principaux lieux de culte chrétiens et zoroastriens

  • Ors d’Ispahan et du nord-ouest (Tabriz, Urmia, Khoy) concentrent la majorité des églises arméniennes et assyriennes.

  • Yazd et Kerman sont les foyers vivants du zoroastrisme.

  • Téhéran reste le centre administratif des communautés reconnues.


Encadré méthodologique

Les chiffres que vous lisez ici sont des estimations, basées sur un croisement de sources :– études du Tehran Times, recensements patrimoniaux de l’Organisation iranienne du Patrimoine,– publications arméniennes et assyriennes,– données UNESCO et articles culturels récents.

On estime ainsi :

  • 600 églises au total (actives, historiques, restaurées),

  • 200 arméniennes, ≈ 100-150 assyriennes/chaldéennes,

  • 10 à 15 temples zoroastriens actifs, et plus d’une trentaine de sites anciens.

Ces ordres de grandeur reflètent non pas des chiffres administratifs, mais un patrimoine vivant que les Iraniens — quelle que soit leur foi — continuent de préserver avec soin.


Conclusion : l’Iran, une symphonie de croyances

Du feu éternel de Yazd aux cloches de Vank, de la prière du vendredi à la lumière des vitraux arméniens,l’Iran est un livre d’histoire à ciel ouvert, où chaque pierre, chaque symbole, chaque célébration raconte un chapitre de l’âme perse.

Voyager à travers ces lieux, c’est comprendre que la spiritualité iranienne ne se limite pas à une religion, mais qu’elle forme une harmonie subtile de cultures, de langues et de foi, unies depuis des millénaires par la beauté et la tolérance.

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