Yazd un trésor historique peu connu
- Tanin Mohsen
- 24 août
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Dernière mise à jour : 24 août

Situé au cœur du plateau iranien, Yazd est l'une des plus anciennes villes d'Iran et du monde, avec une histoire qui remonte à plus de 5 000 ans. Établie à l’origine sous le nom d’Ysatis, la ville s’est développée à la croisée des vastes déserts iraniens, entre les routes des épices et de la soie. Ce positionnement en a fait un carrefour de passage pour les commerçants, voyageurs et pèlerins, riches en anecdotes et curiosités. Elle se distingue par son architecture en terre unique, sa capacité à survivre au milieu du désert grâce aux célèbres qanats (canaux souterrains), et son mélange de cultures : on y trouve des mosquées, des temples zoroastriens, des synagogues, des hammams et un bazar traditionnel.
Histoire de Yazd
lRepaire et refuge zoroastrien : Yazd a été à plusieurs reprises le refuge des fidèles de Zarathoustra (zoroastriens), terrés ici pour échapper aux conquêtes arabes et mongoles. Plusieurs croyances locales racontent que
certains feux sacrés de la Perse auraient été préservés à Yazd, notamment au temple du feu, où le feu brûle sans interruption depuis plus de 1 500 ans.

Route de la soie : Marco Polo cite Yazd dans ses récits comme une “noble cité commerçante” où se croisaient caravanes chargées de tapis, de soie et d’épices.
Systèmes ingénieux : Yazd est réputée pour ses 700 badgirs (“attrape-vent” en persan), qui dominent les toits et témoignent du génie persan pour survivre aux chaleurs torrides. Se promener dans ses ruelles d’adobe, c’est traverser des siècles de légendes et de traditions locales. Par manque d’eau et face aux canicules extrêmes, Yazd a développé un réseau de qanats, canaux souterrains, et de badgirs (tours à vent) pour ventiler les maisons. Ce savoir-faire fascinant fait partie du patrimoine mondial de l’UNESCO

Anecdotes et légendes
Légende de Nik Bânou :
Selon la tradition, la princesse zoroastrienne Nik Bânou, fille du dernier empereur sassanide Yazdgard III, aurait fui l’invasion arabe. Acculée dans la montagne près de Yazd, elle aurait prié Ahura Mazda, et la montagne se serait miraculeusement ouverte pour la cacher, et depuis lors, l’eau s’écoule goutte-à-goutte de la roche (Chak Chak signifie "goutte à goutte"), symbole des larmes de la princesse. Ce lieu est aujourd’hui un site de pèlerinage zoroastrien où de nombreux Iraniens viennent chaque année pour honorer cette histoire.
Le feu éternel de Yazd:
Yazd abrite un temple du feu zoroastrien où une flamme brûle sans interruption, dit-on, depuis plus de 1,500 ans. Après la conquête arabe, certains prêtres auraient sauvé le feu sacré en le cachant et en le transportant de lieu en lieu jusqu’à Yazd. Ce feu symbolise la pureté et la continuité du culte zoroastrien, et sa préservation à travers les siècles est entourée de nombreuses anecdotes qui lui attribuent des pouvoirs protecteurs et purificateurs
Tour du Silence :
Les Zoroastriens célébraient un rite funéraire unique : leurs morts étaient déposés au sommet des “tours du silence”, sur des collines autour de Yazd, afin qu’ils soient dévorés par les vautours et ainsi ne souillent ni la terre, ni le feu sacré. La pratique, aujourd’hui interdite, a donné naissance à bien des contes autour de la relation entre l’homme, la nature et le divin dans le désert persan
Les arbres sacrés et le cyprès de Cham:
La communauté zoroastrienne de Yazd vénère aussi des arbres centenaires, notamment le grand cyprès du village de Cham, qui serait âgé de plus de 3,000 ans. Selon la croyance, cet arbre relie la terre et le ciel, et protège le village des calamités.
Ambiance
La vieille ville offre un véritable labyrinthe d’histoire, de traditions et de mystères : chaque coin de rue, chaque porte en bois et chaque cour intérieure recèle des récits anciens, qu’il s’agisse de chefs-d’œuvre artisanaux, de pratiques religieuses uniques ou de rencontres ayant modelé la culture persane.
En résumé, Yazd est considérée par ses habitants et visiteurs comme un lieu à l’énergie particulière : ville de purification, de refuge, de résistance et de mystères spirituels, où le visible et l’invisible se mêlent depuis des millénaires.
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